Escalade probable de l'islamophobie après les élections législatives en France
Emmanuel Macron a vu le nombre des sièges de son parti modéré, passer de 350 à 245 sièges, ce qui est bien inférieur aux 289 sièges requis pour former une faction majoritaire au parlement.
Emmanuel Godin, professeur à l'École d'études régionales, d'histoire, de politique et de littérature de l'université de Portsmouth au Royaume-Uni, a déclaré : « le style de politique qui a dominé la France ces dernières années, avec la normalisation des sentiments antimusulmans, se poursuivra. On l'a vu récemment dans les évènements qui ont suivi la décision de Grenoble d'autoriser l'usage du burkini dans les piscines publiques. Le fait est que si la laïcité est mise en œuvre correctement, elle aura le fort soutien des musulmans, car cela signifie qu'ils peuvent vivre sans être dérangés. Lors des dernières élections législatives, la présence des musulmans a été la clé du succès des candidats de gauche. 69 % des musulmans au premier tour de l'élection présidentielle, ont voté pour Jean-Luc Mélenchon, pour des raisons sociales et économiques. Sur le plan socio-économique, la majorité des musulmans français appartiennent à la classe ouvrière ».
Un sondage de l'Institut français d'opinion publique confirme cette analyse et montre que 44% des musulmans du pays sont favorables à la laïcité.
Lorsqu'on lui a demandé si l'élection signifiait que Macron avait perdu le soutien de la communauté musulmane française, Paul Smith, professeur à l'Université d'études françaises de Nottingham, en Angleterre, a déclaré : « Une partie du problème auquel Macron est confronté dans ses relations avec l'islam et la population musulmane de France, est qu'il les considère comme des vestiges historiques de la colonisation française en Afrique du Nord ».
